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Un peu d'Histoire ...
L’abbaye cistercienne de Belleperche, fut à l’origine de neuf bastides dans la seconde moitié du XIII° siècle. Six ont subsisté, plus ou moins bien peuplées; Belleperche a œuvré dans le cadre de la Lomagne et ses abords, en Gascogne orientale.
Larrazet est un site historique pour les religieux, puisque l’abbaye de Belleperchette, créée vers 1130-1140 par la famille Argombat, y vécu quelques années jusqu’à son affiliation à Clairvaux en 1143, immédiatement suivie du transfert à neuf kilomètres de là. A partir de ce premier site abbatial, les moines maîtrisèrent l’ensemble d’une importante seigneurie appelée " Arras ", immense territoire qui enjambait la Gimone et s’étendait sur les coteaux de chaque côté, entre divers points habités : paroisse de Cannac à l’ouest, paroisse de Saint-Etienne de Las Autvillas à l’est, paroisse de Belbèse (aujourd’hui commune indépendante) au sud, et une partie de l’actuelle commune de Sérignac.
" Larrazet " doit pouvoir se comprendre comme le diminutif d’Arras.
Jusqu’aux coutumes de 1265, l’évolution du peuple est inconnue.
Il est toutefois possible d’envisager une relation entre la présence de la Grange et l’affermissement de la mainmise monastique sur la seigneurie que l’on remarque au début des années 1250. Environ un siècle sépare l’implantation grangière et, d’une part, un achat foncier effectué sur la famille d’Astaffort dans la paroisse de Las Autvillas en avril 1251, d’autre part la fixation des limites d’Arras avec quatre familles, dont les Astaffort, le 26 février 1254.
Visiblement, le milieu du XIII° siècle fut un tournant pour cette seigneurie. Au même instant, le 23 mai 1253, fut conclu, entre l’abbé et l’évêque de Toulouse, un accord par lequel ils se partagèrent les dîmes des terres, et envisagèrent la création de chapelleries dans le cas où ces populations viendraient à se rassembler et à se stabiliser dans un lieu jusqu’alors désert. Belleperche s’apprêtait à ouvrir des terroirs, à regrouper des colons, voire à créer une paroisse unique pour concentrer les unités dispensées. Aussi est-il tentant de relier cet accord avec l’achat de 1251 et la fixation de limites de 1254, et de placer vers 1253-1254 la naissance de Larrazet, première bastide de Belleperche. Celle-ci a voulu réunir les habitants dispersés entre Cannac et Las Autvillas, tout en accueillant de nouveaux arrivants. Le regroupement des paroisses est attesté, ensuite, par leur disparition au profit de Larrazet, Cannac étant demeuré un hameau autour du cimetière. La pression démographique et le désir de maintenir ou d’accroître le niveau productif du domaine poussèrent l’Abbé à créer, seul, un village neuf, non fortifié et organisé puisque l’on distingue nettement quatre rues perpendiculaires qui le forment le réseau de circulation. L’espace intra-muros, modeste, est réservé aux habitations, aussi n’y rencontre-t-on pas de place publique, simplement une rangée de galeries sous des maisons de la rue principale. Un foirail exista aussi à l’extérieur de l’enceinte, là où le XIX) siècle établit une halle.
Ainsi nous avons avec Larrazet l’exemple d’une grange dont une partie du territoire fut attribué vers 1254 à une bastide dans le but de rassembler la population et de l’augmenter, afin de réorganiser l’exploitation, faciliter l’administration humaine, voire de relayer la grange à une époque où elle pouvait ne plus suffire au maintien d’un haut niveau de rendement. Selon une évolution fréquente, la bastide, gratifiée de coutumes une dizaine d’années après sa naissance, prit le pas sur la grange. La partie du domaine réservée par les moines au moment de la fondation du village se vit morcelée et baillée à fief au cours des années 1360.
Jean-Michel GARRIC